Accueil du site > Articles > Histoire diplomatique (2004-2007) > Histoire diplomatique (2004-2007)

Histoire diplomatique (2004-2007)

"Commentaire du Concordat de 1801 entre la France et le Saint-Siège", Revue d’Histoire Ecclésiastique, 102:1, 2007, p. 124-154.

Sur un sujet classique et maintes fois discuté, le Concordat de 1801 entre Bonaparte et Pie VII, nous nous livrons ici à l’exercice du commentaire de texte, afin de présenter de manière claire et synthétique les 17 articles qui ont ramené en France la paix religieuse à une époque troublée. En deux parties, nous montrons comment le Concordat est un habile compromis qui satisfait, d’une part, le culte et la République, en reconnaissant que la religion de « la grande majorité des Français » a droit à un culte libre et public dans une République à qui elle doit fidélité tandis que se pose la question de la profession de foi personnelle du souverain et, d’autre part, les personnes et les biens, en renouvelant l’épiscopat et le régime de la propriété ecclésiastique, par une nouvelle circonscription des diocèses, des démissions et des nominations massives, et en convaincant Rome de renoncer aux biens ecclésiastiques aliénés contre la fonctionnarisation du clergé.

English

We offer here a commentary on the text of the 1801 Concordate between Bonaparte and Pius VII, a classical and oft discussed subject. We seek a clear and synthetic presentation of the 17 articles that brought religious peace to France in a troubled time. In two parts, we will show why the Concordate is a dexterous compromise that, on the one hand, satisfied religion and the Republic by recognizing that the religion of « the vast majority of the French » has the right to free and public worship in a Republic to which it owes loyalty, while at the same time the question of the sovereign’s personal profession of faith arose. On the other hand, it responded to questions of persons and wealth by renewing the episcopate and the ecclesiastical property system, via a new circumscription of dioceses, massive demissions and nominations and by convincing Rome to renounce seized ecclesiastical wealth in exchange for the functionarization of the clergy.


"Lamartine et Pie IX : la France face à la question nationale italienne en 1846-1849", Revue historique de droit français et étranger, 84:1, 2006, 71-85.
PDF

L’élection de Pie IX, en juin 1846, est une occasion donnée à l’Italie d’évaluer la solution néo-guelfe de l’unité sous l’égide du Saint-Siège, et la question nationale italienne qui agite alors la péninsule ne laisse pas la France indifférente. De l’autre côté des Alpes, Alphonse de Lamartine, attentif depuis toujours à tout ce qui touche l’Italie et la religion, acteur de la révolution de 1848, comprend aussitôt l’importance des événements italiens pour l’équilibre européen. Il prend position contre le néo-guelfisme et jouera, pendant deux ans, un rôle déterminant dans les relations franco-italiennes. Après avoir présenté la situation de l’Italie de 1846 à 1848 à travers le prisme de Pie IX, du mythe du « pape libéral » à celui de « pape traître », nous analysons les positions respectives de Lamartine et de la diplomatie française sur les affaires d’Italie. D’abord, Lamartine s’oppose à la politique étrangère de Guizot. Ensuite, pendant trois mois au pouvoir en 1848, il soutient la révolution italienne et dresse son « armée des Alpes ». Et, l’année suivante, il défend plus que jamais la République romaine et s’oppose au rétablissement du pouvoir temporel de la papauté.

"Lamartine : les deux vices du gouvernement temporel de la papauté dans l’article du 28 octobre 1847", Revue d’Histoire Ecclésiastique, 99:3-4, 2004, p. 627-657.
PDF

En juin 1846, dans l’Italie divisée du Congrès de Vienne, l’élection de Pie IX donne au néo-guelfisme une occasion de poser à nouveaux frais la question de l’unité italienne. Le 28 octobre 1847, à la veille des révolutions romaine et parisienne, Alphonse de Lamartine, qui entretient avec la religion des rapports complexes et ambivalents, rejette alors la solution néo-guelfe et se justifie par une longue et intense critique du pouvoir temporel de la papauté. A travers l’analyse détaillée de la critique lamartinienne, et dans le cadre de l’histoire de la curie romaine depuis la victoire française en Italie jusqu’à l’avènement de Pie IX (1796-1846), nous examinons ce que Lamartine présente comme les deux vices du gouvernement pontifical : sa complexité et son instabilité, c’est-à-dire, en somme, les questions de sa nature et de la continuité de son pouvoir.

English

In June 1846, in an Italy divided by the Congress of Vienna, the election of Pius IX gives neo-Guelfists an opportunity to reconsider the question of Italian unity. In October 1847, on the eve of Roman and Parisian revolutions, Alphonse de Lamartine, who has complex and ambivalent relationships with religion, rejects the neo-Guelfist solution and justifies himself with a long and intense criticism of the temporel power of the papacy. Through the detailed analysis of Lamartinian criticism, and within the scope of the history of Roman Curia from the French victory in Italy to the accession of Pius IX (1796-1846), I examine what Lamartine presents as the two vices of the papal government: its complexity and its instability – that is to say, the questions of its nature and of the continuity of its power.


Deutsch

Im Juni 1846, Italien geteilt durch den Kongreß Wiens, gibt die Wahl von Pius IX dem neo-Guelfismus eine Gelegenheit, die Frage nach den Kosten der italienischen Einheit zu stellen. Am 28. Oktober 1847, kurz vor den römischen und Pariser Revolutionen, weist Alphonse de Lamartine, der komplizierte und ambivalente Beziehungen zur Religion hat, die neo-guelfistische Lösung zurück und rechtfertigt sich mit einer langen und starken Kritik an der zeitlichen Macht des Papsttums. Durch die ausführliche Analyse der Lamartinischen Kritik und im Rahmen der Geschichte der römischen Kurie seit dem französischen Sieg in Italien bis zur Thronbesteigung von Pius IX ( 1796-1846 ), prüfen wir, was Lamartine als die beiden Laster der päpstlichen Regierung darstellt : ihre Kompliziertheit und ihre Unbeständigkeit, das heißt insgesamt, die Fragen ihrer Natur und der Kontinuität ihrer Macht.