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Dix idées reçues sur l’intervention en Libye

Politique internationale, 150, hiver 2015-2016, p. 331-346.


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La progression de Daech en Libye conduit à s’interroger sur la situation de ce pays et, tout particulièrement, sur les responsabilités de ceux qui sont à l’origine du chaos actuel — responsabilités souvent décrites de façon approximative. De plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer l’intervention militaire qui, il y a cinq ans, a contribué à la chute de Kadhafi et qui, aujourd’hui, cristallise l’ensemble des reproches adressés aux interventions militaires occidentales. On l’accuse d’avoir été conduite en violation du droit international et de s’être révélée un remède pire que le mal qui a causé les turbulences actuelles dans le pays et déstabilisé toute la région. Fréquente dans l’opinion française, omniprésente chez les BRICS, cette lecture de l’histoire pollue les relations de la France avec le reste du monde et sape la légitimité de ses autres interventions. Au moment où l’accord de Skhirat indique une direction et un peu d’espoir, il importe de revenir sur les événements de 2011 pour répondre aux critiques. Toutes ne sont pas injustifiées, mais la plupart relèvent d’interprétations tendancieuses et certaines sont même fondées sur des contrevérités.

1. Non, l’intervention n’est pas responsable des désordres actuels en Libye 2. On ne peut pas prouver qu’il aurait été préférable de ne pas Intervenir 3. Oui, la bataille de la reconstruction a été perdue, mais pouvait-elle être gagnée ? 4. Non, la résolution 1973 n’a pas été dévoyée 5. Non, l’objectif de l’intervention n’était pas de tuer Kadhafi 6. Oui, il y avait vraiment des raisons humanitaires d’intervenir 7. Non, il n’y avait pas d’issue pacifique à la crise 8. Non, l’intervention n’a pas fait des dizaines de milliers de morts 9. Non, la Libye n’a pas tué la responsabilité de protéger 10. Non, l’intervention n’était pas l’expression du néocolonialisme occidental

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