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Le tournant des études sur la guerre en France

Revue Défense Nationale, n°800, mai 2017, p. 51-61.


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Ces dernières années s’est constitué un véritable mouvement en faveur de « War Studies » à la française, animé par une poignée d’universitaires et soutenu par le ministère de la Défense. L’article revient en introduction sur la nature des « études sur la guerre », définies comme le domaine de recherche pluridisciplinaire ayant la guerre au sens large pour objet, et ce qui les distingue d’autres espèces proches (études stratégiques, études de sécurité, études de défense, etc.).

Il procède ensuite en trois parties :

1/ Le retard français Les War Studies sont reconnues comme une discipline académique dans le monde anglophone depuis au moins un demi-siècle. En France, les nombreuses tentatives de créer à l’université des centres de recherche ou des formations dans ce domaine depuis le début de années 1970 ont rarement duré et/ou n’ont jamais atteint la taille critique. Comment l’expliquer ?

2/ Le rattrapage actuel Depuis quelques années, la donne a changé pour plusieurs raisons : le renouvellement générationnel, le contexte sécuritaire, le rôle du ministère de la Défense, le début d’une fécondation croisée entre militaires et chercheurs, et le fait de présenter la matière sous le label « études sur la guerre », plus inclusif que « études stratégiques » ou « études de défense ».

3/ Les défis futurs Les efforts consentis par plusieurs acteurs pour développer les études sur la guerre en France ces dernières années sont sans précédent, mais les difficultés sont telles que l’on ne pourra pas faire l’économie d’une approche globale : ce sont les mentalités qu’il faut changer, de l’intérieur des milieux académique et militaire. Dans les milieux académiques, deux défis principaux subsistent : la scientificité du champ et l’interdisciplinarité. Dans les milieux militaires, le défi principal est l’attractivité de la recherche, qui n’est généralement pas valorisée dans la carrière.

Cet article est mis à la disposition du lecteur mais il ne correspond pas à la mise en page de la version définitive et publiée à laquelle il convient de se référer pour toute citation.