Préface

à C. Marangé et M. Quessard (dir.), Les guerres de l’information à l’ère numérique, Paris, PUF, 2021, p. 7-10.


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Les manipulations de l’information, qui ont toujours existé, sont aujourd’hui à la fois plus nombreuses et plus graves car elles sont véhiculées par des réseaux sociaux qui permettent de toucher des millions de personnes dans le monde en quelques minutes seulement, dans un climat de crise de confiance dans lequel la parole publique est dévaluée et la notion même de vérité est remise en cause. La pandémie de Covid-19 en 2020 l’a encore illustré : entre fin janvier et fin mars, le Service européen d’action extérieure de l’Union européenne a identifié plus de 150 informations fausses ou biaisées ainsi que des théories conspirationnistes, attribuées à la Russie, sur l’origine du virus, la réalité de la pandémie, les traitements potentiels ou encore les mesures prises par les États. La Chine, où le virus est apparu, est également responsable d’une campagne de désinformation visant à déresponsabiliser le Parti communiste chinois en accusant les États-Unis. Ces attaques ne sont pas anodines : dans une crise sanitaire comme celle-ci, « la désinformation peut tuer » comme l’a rappelé Josep Borrell, le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.

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