La guerre préventive est d’abord un paradoxe : faire la guerre pour l’éviter. La prévention devient la motivation de la guerre, et la guerre le moyen de la prévention. Mais prévenir quoi ? Un mal plus grand, une guerre plus dévastatrice. Le paradoxe résulte du fait que le moyen et la fin sont les mêmes, en présupposant que la guerre qu’on fait est préférable à celle qu’on évite de cette manière. La guerre préventive présente donc l’originalité d’être à la fois offensive et défensive. Comme le disait Suárez, habituellement « la défensive est affaire de nécessité, l’offensive une question de choix ». Mais la guerre préventive se présente comme une défense offensive par nécessité.