L’œuvre du marquis de Sade est connue pour être l’une des plus violentes jamais écrites. Violente contre la loi, la religion, les conventions, l’ordre établi. Et surtout violente par le moyen du sexe. C’est ce caractère, précisément, qui divise les lecteurs : si cette œuvre si particulière est illisible pour certains et objet d’adoration pour d’autres, c’est parce que le sens de cette violence est différemment compris, et qu’elle suscite en chacun des réactions diverses, mais toujours viscérales. « Je ne m’adresse qu’à des gens capables de m’entendre, et ceux-là me liront sans danger », prévenait déjà l’auteur (Philosophie dans le boudoir). Pour être capable de l’entendre, et surtout de le comprendre, c’est-à-dire pour prétendre avoir des choses à dire non seulement sur le texte mais surtout sur la pensée de Sade, il peut être utile de rappeler trois principes préalables à toute lecture.